Un temps lié à l’Olympique de Marseille lors du mercato d’été 2024 au sortir d’une saison XXL avec Braga (23 buts), Simon Banza avait finalement pris la direction de Trabzonspor. De retour au Portugal à l'issue d’une saison toute aussi prolifique en Turquie (22 buts), l’attaquant international congolais de 29 ans a accordé une interview à Top Mercato. L’occasion de revenir sur sa saison en Turquie, son avenir et l’intérêt de l’OM.

Interview réalisée par A.P.

Simon Banza, tout d’abord, comment allez-vous ?

Je me sens super bien, je me prépare de mon côté et tout va bien, toujours !

On vous avait quitté à Braga, deuxième meilleur buteur de Liga Betclic derrière Viktor Gyökeres. Puis vous êtes parti en prêt, en Turquie, à Trabzonspor. Racontez-nous comment tout cela s’est passé.

C’était une super saison avec Braga, j’ai battu des records dans ma carrière, dans ma vie de joueur. C’était vraiment une super saison. À Braga, j’avais commencé sur le banc, je n’étais pas titulaire malgré mes performances et ça s’est bien fini. En plus, j’ai manqué un mois et demi de compétition avec mon départ à la CAN 2023. C’était une super année pour moi. Ensuite, il y a eu la période de mercato, pendant laquelle je voulais changer d’air. Et finalement, il a été décidé que je parte à Trabzonspor, où j’ai été surpris de l’accueil que j’ai reçu et de l’amour du football qu’ils ont.

Comment s’est passée l’adaptation ? Les Turcs sont-ils à ce point fous de foot ?

Dès le premier match, j’ai ressenti ça. Mon premier match, c’était un classique contre Besiktas, donc j’ai directement senti l’engouement qu’il y a autour du football là-bas. C’est ce que tout joueur de haut niveau attend dans sa carrière, on vit pour ces matchs-là, pour ces ambiances-là. C’est exactement ce qu’il y a là-bas. Ça donne envie. Ça part de partout, dans tous les sens. Ça n’a rien à voir avec le reste.

Et le niveau de la Süper Lig ?

Le niveau du championnat n’est pas si facile, il est même assez difficile. Il peut y avoir plusieurs zones du terrain en un contre un. Des contre-attaques de folie à gérer. Au niveau tactique, ça peut être vraiment différent de ce qu’on connaît dans le reste de l’Europe.

“Trabzonspor, c’est un club qui m’a choqué”

Qu’avez-vous pensé de Trabzonspor et de l’ambiance ?

Super. On m’a super bien accueilli. Dès le départ, Senol Günes, l’entraîneur, qui est une légende là-bas, m’a immédiatement mis dans le bain, il m’a tout de suite accueilli et intégré au groupe. C’était vraiment top. Ça ne pouvait que bien se passer dans ces conditions-là.

Avec 22 buts et 7 passes décisives toutes compétitions confondues, vous avez brillé là-bas. Quelle est votre explication à cette superbe réussite ?

Vu les conditions dans lesquelles j’arrive, on peut se dire que ça va mal se passer. Mais quand tous les ingrédients sont dans la marmite, ça ne peut que bien se passer et c’est ce qui est arrivé pour moi. Tout s’est super bien passé pour moi là-bas. Je pense même que si j’étais arrivé avant, ça aurait pu mieux se passer pour l’équipe, pour tenter de jouer l’Europe. J’étais super épanoui, super content. C’est un club qui m’a choqué aussi.

Vous avez pris l’habitude de célébrer vos buts en mimant le sourire du Joker. D’où vient cette célébration et quelle est sa signification ? 

Cette célébration, j’ai commencé à la faire à Braga. C’est une célébration iconique dans le sens où elle veut dire quelque chose, en rapport avec le film Joker avec Joaquin Phoenix, avec une morale super belle et intelligente. C’est ça que je voulais vraiment transmettre. Mais il faut vraiment regarder le film pour comprendre !

Cela a aussi créé une relation spéciale avec le public local n’est-ce pas ?

Oui, mais attention, les supporters n’ont pas seulement été tendres, ils ont été durs aussi par moments. Ils ont quand même aimé ce côté-là. Quand j’arrive, le club est dans une situation critique, en bas de classement, alors le public était dur avec les joueurs. Mais vu les résultats à la fin et l’aide que j’ai pu apporter au club, ça s’est très bien terminé et je ne garde que du positif de cette expérience.

Que vous a-t-il manqué pour titiller encore un peu plus Victor Osimhen au classement des buteurs ?

Galatasaray reste un grand club et la saison dernière, ils avaient tout pour réussir. Ils ont gagné le championnat, ils ont gagné la Coupe. Ils étaient sur les rails de la victoire, ils ne se sont pas arrêtés. Osimhen, aussi attention, tout a roulé pour lui. Ça a été la terreur des défenses, c’est mérité aussi.

Simon Banza, mercato
Crédits photo : IconSport

Il semblait y avoir une connexion spéciale avec Muhammed Cham et Batista Mendy, n’est-ce pas ?

On a tous des amis en commun. Notre football se ressemble aussi. On avait une connexion particulière ensemble. On a bien rigolé, franchement c’était drôle. Je regarde toujours ce qu’ils font maintenant, que ce soit à Trabzonspor ou ailleurs s’ils sont amenés à partir.

Trabzonspor n’a pas levé l’option d’achat très élevée incluse dans le prêt (plus de 20 M€). Vous êtes donc revenu à Braga avec un contrat jusqu’en juin 2027. Pouvez-vous nous faire un point sur votre situation et vos envies ?

J’ai toujours le même objectif que l’été dernier. J’ai toujours en tête d’aller voir quelque chose de nouveau. On verra comment ça va se passer dans les prochaines semaines. Ça va être une fin de mercato palpitante. Ça va rouler, je n’ai aucun doute. Le plus important, c’était qu’il y ait eu une communication et que les choses soient claires pour moi comme pour le club.

“Je n’ai pas discuté personnellement avec quelqu’un de l’OM”

On a beaucoup parlé d’un intérêt de l’Olympique de Marseille l’été dernier avant votre départ à Trabzonspor. Qu’en était-il ? Vous a-t-on contacté à ce sujet ?

Moi, je n’ai pas discuté personnellement avec quelqu’un de là-bas, mais peut-être qu’il y avait un intérêt, je ne sais pas. Moi, on ne m’a pas appelé directement par rapport à ça en tout cas.

Simon Banza, OM
Crédits photo : IconSport

Est-ce que ça vous aurait plu ?

Bien sûr ! C’est Marseille ! C’est un club de légende qu’il faut respecter. Il y a le PSG, il y a Marseille. Ça reste un sacré projet. Ils ont fait une super saison et je pense que ça va continuer quand on voit le recrutement qu’ils font.

Suivez-vous toujours la Ligue 1 ?

Oui, j’ai toujours des amis qui évoluent en L1. Je suis aussi toujours le RC Lens, mon club de cœur, qui fait un super recrutement cet été. Jean-Louis Leca fait un travail monstre. Oui, je continue à suivre.

Interview réalisée par A.P.