Trois semaines après l'annonce surprise de son départ de l'Olympique de Marseille, Marcelino sort du silence. Dans une interview au journal L'Equipe, l'entraîneur espagnol règle ses comptes avec le club des Bouches-du-Rhône.

Le 20 septembre dernier, l'Olympique de Marseille communiquait le départ de son entraîneur Marcelino, après seulement sept matchs dirigés toutes compétitions confondues, dont cinq rencontres de Ligue 1. Une annonce fracassante tombée seulement deux jours après une houleuse réunion entre les groupes de supporters et la direction phocéenne, durant laquelle cette dernière subissait de graves menaces.

“Très en colère, déçu et triste”

Dans la foulée, le coach espagnol justifiait pour la première fois les raisons de sa rupture prématurée avec les Marseillais, dans un message posté sur les réseaux sociaux. Depuis, c'était silencieux radio pour l'ancien technicien du FC Valence. Jusqu'à la publication ce mercredi par le quotidien L'Equipe d'un long entretien, dans lequel Marcelino est revenu en détails sur les coulisses de son divorce avec l'OM.

“Je n'ai pas pris la décision de partir, ce fut une décision générale, étant donné les menaces absolument répréhensibles”, lance le coach de 58 ans, “très en colère, déçu et triste” de cette fin en eau de boudin avec l'Olympique de Marseille quelques semaines après sa venue sur le banc en remplacement du Croate Igor Tudor. Marcelino sort la sulfateuse contre son ancien employeur : “Nous avions mis tout notre enthousiasme pour développer un projet super attractif, dans un grand club. En tout cas, on pensait que c'était un grand club dans tous les sens du terme, mais ces événements déplorables démontrent que ce n'est pas un club aussi grand que ce qu'il voudrait être.”

“L'OM est un club qui régresse”

Avouant n'avoir “jamais vu cela” depuis le début de sa carrière, l'ex-entraîneur du FC Séville décrit une “situation intenable” avec les ultras. Sur le contexte marseillais, Marcelino juge trop grande l'influence des supporters sur le quotidien du club : “Mon expérience très courte me fait penser que c'est un club où créer un projet est absolument impossible. Parce qu'un club aussi grand ne peut pas être manipulé par quelques-uns (…) Donc les supporters encouragent, les dirigeants travaillent et, à la fin de la saison, on fait les comptes. Mais pas après deux mois. Cela semble vouloir dire que tout a été orchestré bien en amont. Les clubs doivent évoluer, pas régresser. Et l'OM, comme le montrent les résultats depuis un bout de temps, est un club qui, au lieu d'évoluer, régresse.”

Si Marcelino faisait le choix de claquer la porte, Pablo Longoria a finalement accepté de rester à la tête de l'Olympique de Marseille, désormais entraîné par Gennaro Gattuso. Avant la trêve internationale, l'Italien a décroché son premier succès sur le banc contre Le Havre (3-0), dans le cadre de la 8e journée de Ligue 1.