Le directeur de la formation du club phocéen, Marco Otero, a accordé un entretien à La Provence.

Lors de la réunion particulièrement houleuse qui a eu lieu en septembre entre la direction, dont Pablo Longoria et Javier Ribalta, depuis parti de l'OM, et les leaders des groupes de supporters, dont Rachid Zeroual des South Winners, le centre de formation avait été pointé du doigt. Des soupçons de favoritisme, ou des réflexes anti-Marseillais – des jeunes de la cité phocéenne ont été débarqués en nombre du centre -, ont été soulevés.

L'Espagnol de 49 ans, intronisé par Pablo Longoria, qui s'était plaint du centre de formation par le passé, a décidé de prendre la parole.

“Ça me fait rire”

Marco Otero a rapidement balayé les accusations : “Ça me fait rire, mais le problème de ne pas être Marseillais, c'est seulement quand les joueurs ne sont pas bons. Le moment le plus compliqué pour nous, c'est prendre la décision de garder ou pas un joueur. Ce n'est pas une décision prise à la légère. On a des arguments mesurables. (…) Je préfère prendre une décision qui fait pleurer un enfant pendant un jour plutôt que de le garder trois ans sans jouer une minute. On ne peut pas être réduit à ‘On n'aime pas les Marseillais'. On ne regarde pas la couleur de peau ni la nationalité. L'OM va continuer à prendre les décisions par rapport à la qualité et au potentiel des joueurs. La vérité, c'est celle du terrain”.

“La ville la plus pauvre de France”

Le dirigeant a ensuite décrit la ville de Marseille, en la comparant à d'autres du monde entier : “Pour moi, Marseille est un mélange de Buenos Aires, Rio de Janeiro, Naples et peut-être un peu Valence. On oublie que nous sommes dans la ville la plus pauvre de France. Ici, il y a deux options pour avoir un futur exceptionnel à court terme : soit tu deviens footballeur à l'OM, soit tu deviens narcotrafiquant. Et je ne parle pas du petit vendeur au coin de la rue”.

Une pression existe donc manifestement autour de l'OM, et de son centre de formation, mais Marco Otero a dit souhaiter “faire comprendre” aux jeunes qu'il fallait “faire des études” pour “sortir ta famille du quartier”. Et l'Espagnol a clairement annoncé ne pas vouloir faire “des choses dans les zones grises”, donc dans l'illégalité, avec les agents autour des jeunes joueurs notamment.