Équipe de France : les 6 options de Deschamps pour relancer l’attaque des Bleus

Alors qu’il n’a effectué qu’un seul et unique changement face à la Belgique en huitièmes de finale de l’Euro 2024 (1-0), Didier Deschamps semble compter sur un nombre d’acteurs très restreint malgré une liste de 25 joueurs appelés.

Sur les quatre rencontres disputées depuis le début du Championnat d’Europe, seuls 12 joueurs français dépassent les 90 minutes de jeu disputées. Un constat qui pousse plus de la moitié de l’effectif des Bleus à un temps de jeu très réduit et qui, plus que de frustrer certains, ne permet pas aux Tricolores de dynamiser une équipe qui en aurait grandement besoin. Si Deschamps a toujours fonctionné de cette façon et que la confiance qu’il offre à certains ne dépend pas que du talent de ces derniers, la France, qui peine à être tranchante offensivement, pourrait cette fois avoir besoin d’un petit coup de pouce en provenance de son banc. Mais qui pourraient-être les heureux élus ? La rédaction de Top Mercato s'est réunie pour lister 6 noms qui pourraient relancer la machine offensive des Bleus, même si rien n'assure que Didier Deschamps change sa formule.

Randal Kolo Muani plutôt que Marcus Thuram ?

Jamais convaincant depuis le début de l’Euro, Marcus Thuram peine à rentabiliser la confiance que lui offre son sélectionneur. S’il est précieux pour son apport défensif ainsi que pour son entente sans ballon avec Kylian Mbappé, l’attaquant de l’Inter peine à être efficace dans le jeu et dans la surface adverse. À sa place, à la tête du 4-3-3 des Bleus, Deschamps pourrait opter pour Randal Kolo Muani. Pas particulièrement étincelant depuis le début du tournoi bien que décisif face à la Belgique, le Parisien a la particularité de pouvoir évoluer dans l’axe ou sur le côté, ce qui semble important pour compenser les déplacements de Kylian Mbappé. Plus léger et mobile que Thuram, l’ancien Nantais pourrait aussi apporter de la menace en profondeur à une équipe qui en manque beaucoup. Seul hic, le onze tricolore pourrait alors se retrouver sans joueur de surface, ce qui, comme pour le match face à la Pologne (1-1), pourrait faire défaut à des Bleus peu réalistes offensivement.

La dernière danse d’Olivier Giroud ?

Si Deschamps recherche un vrai attaquant de surface pour remplacer Marcus Thuram, Olivier Giroud pourrait être l’option privilégiée. Peu convaincant sur ses entrées face à l'Autriche (1-0), aux Pays-Bas (0-0) ainsi qu’à la Pologne (1-1), le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France connaît malgré tout ce type de rendez-vous et a plus souvent enchanté que déçu. Toutefois, sa maladresse actuelle ne risque pas de causer des maux de tête à un sélectionneur qui ne l’a pas fait rentrer face à la Belgique malgré un score nul et vierge durant 85 minutes. S’il est capable d’être décisif dans la surface adverse, ce qui manque aujourd’hui aux Tricolores, Giroud n’est cependant pas capable d’échanger sa position avec Mbappé. Une lacune qui n’empêche pas les deux joueurs de bien s’associer mais qui pourrait repousser l’attaquant du Real Madrid encore un peu plus loin de la surface.

Olivier Giroud France
Crédits photo : Icon Sport

Bradley Barcola pour redynamiser l’attaque ?

Il était la surprise de la liste de Didier Deschamps et est aujourd’hui l’un des joueurs les plus attendus pour relancer les Bleus. Bradley Barcola, particulièrement en vue sur les 61 minutes qu’il a disputées face à la Pologne, pourrait incarner le second souffle d’une sélection en perdition offensive. S’il est difficile de l’imaginer durablement sur le côté gauche de l’attaque en lieu et place de Kylian Mbappé, l’ailier parisien a la particularité de pouvoir jouer des deux côtés. Lors de son éclosion début 2023 qui l'avait vu inscrire 7 buts et 10 passes décisives toutes compétitions confondues avec l’OL, l’ailier évoluait sur le flanc droit. À l’Euro, ni Ousmane Dembélé ni Antoine Griezmann n’ont donné satisfaction à ce poste. Si ce changement nécessiterait de se passer d’un cadre au milieu, Barcola pourrait néanmoins apporter toute sa fougue dans un couloir souvent déserté par le profil conservateur de Jules Koundé. Avec la forte préférence des Bleus pour le côté gauche et la présence d’un vrai numéro 9, voir Barcola isoler côté droit pour lui faire profiter d'espaces sur son côté ainsi que certains renversements avant de potentiellement centrer vers un joueur de surface.

Bradley Barcola France Equipe de France
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Où en est Kingsley Coman ?

S’il n’avait pas enchaîné une déchirure des adducteurs mi-avril avec une gêne au mollet au début de l’Euro, Kingsley Coman aurait pu retirer une sacrée épine du pied de Didier Deschamps. Capable d’éliminer côté droit comme Ousmane Dembélé, mais d’être bien plus efficace ensuite, l’ailier du Bayern n’a cependant disputé jusqu’ici que 15 minutes face aux Pays-Bas. S’il s'agit ici avant tout d’un souci physique plus que d’un réel choix du sélectionneur, les difficultés de Coman amputent les Bleus d’un profil électrique et vertical qui manque cruellement aujourd’hui. Toutefois, pour la suite de la compétition, l’équation semble relativement simple. Si aucune formule n’est convaincante et que Coman est apte, il devrait avoir du temps de jeu. Dans le cas contraire, le Français devrait finir la compétition comme il l’a commencée face à l’Autriche (1-0) : sur le banc.

Le cas Eduardo Camavinga

Titulaire en finale de Ligue des champions avec le Real Madrid (2-0), Eduardo Camavinga n’a disputé que 48 minutes jusqu’ici dans cet Euro. Barré par les bonnes performances au milieu d’Aurélien Tchouaméni, d’Adrien Rabiot et de N’Golo Kanté, l’ancien Rennais n’est pas considéré comme un titulaire. Toutefois, à l’image de sa campagne de C1 2022 avec le Real, Camavinga est capable d’être un excellent impact player. Par son activité, sa fougue et sa capacité à jouer vers l’avant balle au pied ou par la passe, le milieu est capable de réveiller une équipe amorphe. Tout ce qui pourrait aider les Bleus à retrouver de l'allant, mais Didier Deschamps semble privilégier l’assise défensive que lui offre son trio titulaire dans l’entrejeu durant l’intégralité des rencontres.

Ismaël Koné Eduardo Camavinga Canada France
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Quid du profil de Jonathan Clauss ?

Jamais titularisé ou rentré durant cet Euro, Jonathan Clauss est devancé par Jules Koundé, impérial défensivement dans son couloir droit. S’il n’y a pas de raison de changer pour le moment, la différence de profil entre le Marseillais et le Barcelonais pourrait toutefois représenter une opportunité si l’équipe de France se retrouve en mauvaise posture. Plus tranchant et vertical que le défenseur central qu’est Koundé, Clauss pourrait avoir du temps de jeu au moment de pousser, afin de créer du danger dans sa zone en plus d’apporter sa qualité de pied pour centrer dans la surface. Cependant, si les Bleus sont malmenés, Deschamps devrait d'abord compter sur plusieurs changements avant de jouer son va-tout avec la potentielle entrée de l'ancien Lensois.

Jonathan Clauss Equipe de France Allemagne
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S’il est difficile d’imaginer les noms précédemment cités démarrer la rencontre face au Portugal en quarts de finale ce vendredi (21 heures), les difficultés offensives actuelles de l’équipe de France pourraient pousser Deschamps à réagir plus rapidement en cours de jeu face à adversaire plus menaçant que ne l’était la Belgique. Restera alors aux entrants d’être tranchants et décisifs, ce qui n’a pas toujours été le cas jusqu’ici dans cet Euro et qui semble freiner encore un peu plus le sélectionneur à l'heure de réaliser certains changements.

Matthias Ribeiro
Journaliste passionné par le jeu et la tactique passé par So Foot, Coparena et L'Équipe.