Mercato Bilan L1 : le PSG remodelé, OM et OL transfigurés, 4 clubs à 0€ dépensé…
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Alors que le marché des transferts a clos ses portes le 30 août dernier, l’heure est au premier bilan. Les gros coups, les ventes surprises… Que faut-il vraiment retenir du mercato estival de Ligue 1 ?
Au terme d’un été rythmé par la crise des droits TV, nombreux sont les clubs qui ont été lésés financièrement par cet accroc. Au total, 226 départs, 273 arrivées et 722 millions d’euros dépensés. Un total qui place le Championnat de France à la troisième place des ligues les plus dépensières, derrière la Premier League (2,34 milliards d’euros), la Serie A (1 milliard d’euros) et devant la Bundesliga (600 millions d’euros) et la Liga (555 millions d’euros). Parmi ces nombreux mouvements, toutes les équipes françaises ont cherché à se renforcer, qu’elles jouent le titre, l’Europe, ou le maintien, alors voici ce qu’il faut en tirer.
La nouvelle ère du PSG
Avec 397 millions d’euros dépensés sur le marché, le PSG, l’OL et l’OM figurent respectivement parmi les trois clubs les plus dépensiers de Ligue 1. Avec 4 arrivées majeures, Paris a cassé sa tirelire pour accueillir Joao Neves (60 millions d’euros), Désiré Doué (50 millions d’euros), Willian Pacho (40 millions d’euros) et Matvey Safonov (20 millions d’euros). Des transferts qui, jusqu’ici, permettent aux Parisiens de compter sur deux titulaires et deux remplaçants. Neves et Pacho se sont rapidement intégrés pour apporter la finesse du Portugais au milieu et la puissance du défenseur derrière, tandis que Doué est un fort potentiel créatif, ce qui a pu manquer au PSG l’an passé alors que Safonov est pour le moment considéré comme deuxième gardien. Côté départs, Manuel Ugarte, Kylian Mbappé, Carlos Soler et Nordi Mukiele ont quitté le club. Ces mouvements ont donc retouché partiellement le onze titulaire parisien, qui aujourd’hui prend cette forme : Donnarumma – Hakimi, Marquinhos, Pacho, Nuno Mendes – Vitinha, Neves, Zaïre-Emery – Dembélé, Asensio, Barcola.

La folie dépensière lyonnaise
À Lyon, le chantier a été colossal. Avec les recrutements de Moussa Niakhaté (32 millions d’euros), de Georges Mikautadze (19 millions d’euros), d’Abner Vinicius (8 millions d’euros) et de Tanner Tessmann (6 millions d’euros), l’OL a été particulièrement actif. Un total auquel on doit ajouter, entre autres, les options d’achat levées d’Ernest Nuamah, d’Orel Mangala et de Saïd Benrahma. À noter que les Lyonnais ont aussi accueilli Warmed Omari et Wilfried Zaha en prêt en fin de mercato. Ces mouvements incessants ont participé à renforcer un effectif particulièrement déséquilibré, qui semble toujours subir certains manques au milieu et derrière. Côté ventes, Lyon devait vendre pour 100 millions d’euros pour rentrer dans les clous de la DNCG mais la mission a échoué, alors que seul Jake O’Brien (19,5 millions d’euros), Mamadou Sarr (10 millions d’euros), Skelly Alvero (4,75 millions d’euros) et Mama Baldé (4,5 millions d’euros) sont partis. S’il est encore difficile de définir un onze type, l’équipe qui a démarré le dernier match face à Strasbourg (4-3) pourrait être reconduite : Perri – Mata, Caleta-Car, Niakhaté – Maitland-Niles, Caqueret, Matic, Tolisso, Abner – Mikautadze – Lacazette.

Le mercato marseillais à la sauce De Zerbi
Enfin, à Marseille, le mercato a une nouvelle fois été très agité, qu’il concerne les achats ou les ventes. Mason Greenwood (26 millions d’euros), Elye Wahi (25 millions d’euros), Ismaël Koné (12 millions d’euros), Geronimo Rulli (4 millions d’euros), Derek Cornelius (4 millions d’euros) et Jeffrey De Lange (2 millions d’euros) ont été directement achetés. Hojbjerg, Brassier, Rowe et Maupay ont quant à eux été prêtés avec des options d’achat obligatoires, suivis par Carboni qui dispose d’une option qui sera levée uniquement si la direction olympienne le décide. Un effectif largement formaté pour plaire à Roberto De Zerbi, qui n’a pas hésité à se séparer de joueurs importants l’an passé, à l’image de Ndiaye, Sarr, Aubameyang, Clauss, Gigot ou encore Pau Lopez. Alors que Jordan Veretout et Chancel Mbemba figurent encore dans le loft, l’OM tient toutefois son onze et semble disposer d’un effectif particulièrement talentueux, notamment dans le secteur offensif. Le onze : Rulli – Murillo, Balerdi, Brassier, Merlin – Hojbjerg, Kondogbia – Greenwood, Harit, Luis Henrique – Wahi.

Les prétendants à l’Europe
Derrière les trois géants du Championnat, Monaco, Lille, Rennes, Nice et Lens ont eux aussi bougé. Les Monégasques, qui ont perdu Wissam Ben Yedder (libre) et Youssouf Fofana (AC Milan) ont fait place à la jeunesse avec Lamine Camara (20 ans), Christian Mawissa (19 ans), Jordan Teze (24 ans) et George Ilenikhena (17 ans) pour renforcer la politique du club et la seconde place acquise l’an passé par Adi Hütter et les siens.
Côté Lillois, l’argent récolté avec le transfert de Leny Yoro à Manchester United (62 millions d’euros) a été partiellement investi sur un mix entre joueurs d’expérience et jeunes. Aïssa Mandi (32 ans) et Thomas Meunier (32 ans) sont arrivés dans le Nord au même titre qu’Ethan Mbappé (17 ans), Osame Sahraoui (23 ans), Matias Fernandez-Pardo (19 ans) et Mitchel Bakker (24 ans). Qualifiés pour la Ligue des champions après avoir éliminé le Slavia Prague en barrages, les Dogues du nouvel entraîneur Bruno Genesio repartent avec la même base que sous Paulo Fonseca.

Alors que le Gym a perdu Kephren Thuram et Jean-Clair Todibo, deux cadors de Farioli partis pour la Juventus et West Ham, il a enregistré une arrivée majeure : celle de Franck Haise. L’ancien technicien lensois s’est engagé avec Nice pour trois saisons et a souhaité rapatrier Jonathan Clauss, poussé dehors par la direction marseillaise. Il a aussi convaincu un ancien de Ligue 1 en la personne de Tanguy Ndombélé, tout en accueillant Youssoufa Moukoko, Mohamed Abdelmonem et Moïse Bombito. Alors que l'effectif semble talentueux mais limité, Haise pourrait avoir besoin de quelques semaines pour appliquer pleinement sa patte.
À Rennes, nombreux ont été les changements. Warmed Omari, Jeanuel Belocian, Enzo Le Fée, Benjamin Bourigeaud, Martin Terrier et les frères Doué sont partis tandis qu’Hateboer, Kamara, Ostigard, Gronbaek, Jota, Faye et Meister sont arrivées. Un turn-over géant qui demandera du temps et beaucoup de compétences à Julien Stéphan pour intégrer et concerner tout le monde, alors que les Rennais viennent de subir deux défaites de rang face à Strasbourg (3-1) et à Reims (2-1).
Enfin, à Lens, une page s'est tournée. Haise, Haïdara, Abdul Samed et Wahi sont partis, alors que Danso aurait dû les suivre avant de voir son transfert vers l’AS Roma annulé en raison d’un examen médical. Will Still est arrivé, Malang Sarr, Martin Satriano et Anass Zaroury aussi ce qui, jusqu’ici, réussi plutôt bien aux Sang et Or qui ont été éliminé en barrages de Ligue Europa Conférence mais totalisent 7 points en 3 matches de Ligue 1 grâce à un jeu prometteur.
Un ventre mou déséquilibré
Sur les dix dernières équipes, quatre n’ont pas dépensé un seul centime lors de ce mercato. Le Havre s’est fait prêter Timothée Pembélé par Sunderland et a enregistré le prêt d’Antoine Joujou après l’avoir vendu à Parme, Montpellier n’a pas bougé, Angers a recruté Jim Allevinah, Haris Belkebla et Jean-Eudes Aholou libres en plus de se faire prêter Bamba Dieng tandis que Reims a accueilli Cédric Kipré gratuitement en plus de Gabriel Moscardo et Aurélio Buta en prêt.
Bien plus dépensier, Strasbourg est l’équipe qui a recruté le plus de joueurs du Championnat (23) tout en misant sur la jeunesse prônée par BlueCo et incarnée par Sékou Mara (22 ans), Sebastian Nanasi (22 ans), Mamadou Sarr (18 ans), Guéla Doué (21 ans), Félix Lemaréchal (21 ans), Oscar Pera (18 ans), Diego Moreira (20 ans), Yoni Gomis (18 ans) et Djordje Petrovic (24 ans). Auteur d’un football particulièrement attractif depuis l’arrivée de l'entraîneur anglais Liam Rosenior à l’intersaison, le Racing pourrait rapidement devenir l’une des attractions de Ligue 1, tant pour son football que par ses talents.
De son côté Saint-Étienne a misé sur des joueurs relativement référencés pour son retour en Ligue 1 via Yunis Abdelhamid (libre) et l'ancien Bordelais Zuriko Davitashvili (6 millions d’euros), sans oublier d’investir sur l’avenir avec l’attaquant Lucas Stassin (19 ans), Igor Miladinovic (21 ans) et Augustine Boakye (23 ans). La route vers le maintien reste toutefois très longue pour les Verts, qui n’ont jusqu’ici inscrit aucun but en trois matches, pour un total de zéro point engrangé.

Pour affronter une saison dantesque, le Stade Brestois a fait confiance à des joueurs aguerris. Mama Baldé, Julien Le Cardinal, Massadio Haidara, Romain Faivre, Edimilson Fernandes et Ludovic Ajorque sont arrivés, alors que Jérémy Le Douaron, Achraf Dari et Steve Mounié ont quitté le navire. S’il ne faut pas attendre un deuxième podium d'affilée pour Brest, les recrues d’expérience pourraient permettre aux Bretons de survivre à l'enchaînement de matches colossal qu’ils vont subir d’ici janvier.
Enfin, Nantes a cassé sa tirelire pour Matthis Abline (10 millions d’euros) tout en perdant Samuel Moutoussamy libre, Toulouse a fait confiance à sa data pour recruter mais a surtout vendu Logan Costa à Villarreal, Christian Mawissa à Monaco et Thijs Dallinga à Bologne tout en accueillant le vétéran Djibril Sidibé. Enfin, Auxerre a fait confiance à Lasso Coulibaly (21 ans) et Sinaly Diomandé (23 ans) pour tenter de se maintenir en Ligue 1.
Dans le sens des arrivées ou des départs, le mercato de Ligue 1 a une nouvelle fois livré son lot de surprises. Mais si les transferts ont défrayé les chroniques durant l’été, c’est bel et bien sur le terrain qu’il faudra les juger tout au long de la saison.