La défaite de l'Olympique de Marseille contre l'AJ Auxerre (1-3), ce vendredi soir, a mis en avant la fragilité de l'édifice défensif du club phocéen. Voici 3 pistes pour (essayer de) remonter la pente.

À la mi-temps de la déroute phocéenne – l'AJA menait 3-0 -, Quentin Merlin a poussé un coup de gueule retentissant, affirmant ne pas arriver “à comprendre” ce qu'il se passe : “Il faut simplement se réveiller, par respect pour le club et les supporteurs. Ce n'est pas possible de faire ça, prendre 3-0 chez nous à domicile…”

Même son de cloche du côté d'Ulisses Garcia, qui a remplacé le Français au retour des vestiaires : “On ne peut pas commencer un match comme ça et prendre autant de buts en première mi-temps.” Avant que Leonardo Balerdi abonde : “Je ne comprends pas ce qui se passe mais on doit se remettre en question, pourquoi on est comme ça au Vélodrome, si c’est un problème de pression…”

Changer les latéraux

Fautif sur les deux derniers buts encaissés par l'OM, les latéraux gauches et droits ne donnent pas satisfaction. Souvent hors du terrain cette saison à cause des blessures, Quentin Merlin ne semble pas avoir pris la pleine mesure du club phocéen depuis son arrivée en janvier, alors que le Suisse Ulisses Garcia semble encore un cran en dessous de l'ancien Nantais, notamment techniquement.

À droite, la défense de Pol Lirola sur le 3ᵉ but de l'OM semble suffire pour l'écarter ad vitam æternam du onze, alors qu'Amir Murillo, qui a débuté sur le banc pour une raison – l'Espagnol étant a priori plus en forme que lui à l'instant T – n'est qu'un honnête remplaçant pour un titulaire de plus haut niveau.

Il n'y a pas beaucoup de solutions au sein de l'effectif, mais nous en avons deux : à droite, la réintégration de Valentin Rongier semble une idée à creuser sérieusement. Pas moins bon défensivement que Pol Lirola et Amir Murillo, l'ancien milieu irait de surcroît parfaitement dans un registre de faux latéral qui rentre dans l'axe. Ce vendredi, l'Espagnol l'a fait toute la première mi-temps, ce qui semble une franche curiosité en regard de son niveau technique – et cela n'a rien amené de bon.

Enfin, pourquoi ne pas tenter Luis Henrique en latéral gauche. Utilisé une paire de fois à ce poste en deuxième partie de saison dernière, le Brésilien n'est évidemment pas un bon défenseur, mais sa puissance physique et sa vitesse pourraient compenser des erreurs de placement. Et offensivement, son profil est plus intéressant que celui de Quentin Merlin.

Relancer Bamo Meïté… et Chancel Mbemba

Quand on observe la défense de l'OM ce vendredi soir, en comptant les entrants – Ulisses Garcia, Amir Murillo et Geoffrey Kondogbia -, il semble particulièrement difficile de saisir pourquoi Bamo Meïté comptabilise 24 minutes de temps de jeu seulement depuis le début de la saison – 3 entrées en jeu, dont une de 19 minutes contre Brest (5-1). Oui, la raison du déclassement du défenseur est connue, mais l'Ivoirien de 22 ans, très intéressant la saison passée, ne ferait certainement pas plus peine que Lilian Brassier ou Geoffrey Kondogbia dans l'axe, voire que les deux latéraux droits.

Pour Chancel Mbemba, c'est un peu plus compréhensible : le Congolais de 30 ans est en conflit avec sa direction, sur fond de fin de contrat et de faux départ durant l'été. Mais pourquoi ne pas rappeler sur le pré le meilleur défenseur de l'OM depuis deux ans, pour stabiliser une défense aux abois, avant de se serrer la main et de se quitter bons amis en juin 2025 ? Cela n'arrivera jamais, mais l'introduction dans le onze d'un tel joueur, qui a certes parfois ses faiblesses, ferait assurément un bien fou à Marseille.

Chancel Mbemba, Olympique de Marseille, OM
Le défenseur congolais, Chancel Mbemba, évolue à l'Olympique de Marseille depuis l'été 2022 avec un contrat qui court jusqu'en 2025. Crédits photo : IconSport

Donner de la confiance avec un défenseur central de plus

Et si Roberto De Zerbi faisait évoluer son système ? Alors que le club phocéen est condamné à avoir le ballon de manière très stérile à domicile, et que la gonfle occupe la plupart du temps les pieds des deux centraux – Leonardo Balerdi et un autre compère -, pourquoi ne pas glisser à trois axiaux derrière ? Outre, peut-être, une circulation de balle plus rapide et un peu plus dans la largeur de l'axe – trois axiaux couvrant une plus grande largeur qu'à deux, servant alors peut-être à étirer le pressing offensif adverse, créant des espaces ensuite –, cette solution pourrait aussi rassurer en cas de perte de balle intempestive, ce qui a coûté deux buts contre l'AJ Auxerre.

Et les configurations sont alors multiples : Leonardo Balerdi avec Lilian Brassier et Geoffrey Kondogbia, ou Bamo Meïté, ou Chancel Mbemba, ou Valentin Rongier ? Roberto De Zerbi, qui s'est dit prêt à partir, va assurément devoir faire évoluer ses choix voire son dispositif pour répondre au défi posé par son équipe, en (grande) difficulté au Vélodrome.