Après le Losc (en savoir plus), place à présent au bilan du mercato de l'Olympique de Marseille qui a bien débuté sa campagne de recrutement avec l'arrivée de quatre joueurs avant de connaître de sérieux couacs, notamment avec les dossiers Gignac et Lucho Gonzalez.
Tout avait pourtant si bien commencé. Avant de se finir en eau de boudin. Comme chaque année, l'Olympique de Marseille a été l'un des principaux agitateurs du mercato estival en dépit d'un recrutement en définitif calme, pour ne pas dire modeste. Après avoir dépensé des mille et des cents ces deux dernières saisons pour des retours sur investissement douteux – Azpilicueta, Gignac, Lucho, -, la nouvelle direction de l'OM, Vincent Labrune en tête, a décidé d'instaurer un plan de rigueur, très à la mode dans l'Hexagone ces derniers temps… Retour sur le tumultueux mercato olympien qui montre une nouvelle fois les petits soucis de gestion du champion de France 2010.
Un début de recrutement judicieux
Qui l'eut cru ? Au 15 juillet, l'Olympique de Marseille avait quasiment bouclé son mercato estival, chose qui doit arriver une fois tous les 32 du mois du côté de la Canebière, soit jamais. Aussi, Didier Deschamps, conscient du budget très limité mis à disposition, s'est mis en tête de recruter des éléments capables de renforcer un secteur de jeu qui lui avait pourtant permis de redevenir champion de France après 18 ans de disette : la défense. Impérial lors de la saison 2009/2010, Souleymane Diawara a montré des premiers signes de fatigue – toujours vivace en ce début de saison par ailleurs – et “DD” a ainsi décidé de lui mettre de la concurrence dans les pattes avec la signature de Nicolas Nkoulou. Ce dernier est un pari sur l'avenir du fait de son jeune âge (21 ans), mais la fougue du Camerounais lui joue pour le moment quelques mauvais tours, comme en témoigne sa prochaine suspension pour s'être essuyé les crampons sur un Stéphanois lors d'OM-ASSE (0-0).
Les départs conjoints de Taye Taïwo au Milan AC et de Gabriel Heinze à la Roma ont été palliés par la signature du Lorientais Jérémy Morel sur le flanc gauche. Pour l'heure, celui-ci semble un peu léger, notamment lorsqu'il s'agira de disputer ses premiers matches européens en Ligue des champions en septembre prochain. Bon offensivement, son replacement parfois approximatif dérange mais il a encore le temps de régler tout cela. Enfin, l'entrejeu a également été densifié avec la signature d'Alou Diarra, réclamé à cor et à cri par l'entraîneur basque depuis maintenant deux saisons. Le futur ex-capitaine des Bleus a pour le moment quelques difficultés, notamment à cause d'une condition physique loin d'être au top. Mais son expérience des grands rendez-vous – il a joué une finale de Coupe du monde, en 2006, un quart de finale de Ligue des champions – est foncièrement un plus pour l'OM. Quant à Morgan Amalfitano, arrivé libre de Lorient, il semble être le dindon de la farce…
L'imbroglio Lucho
Recruté pour remplacer Lucho Gonzalez, en instance de départ, Amalfitano a eu la “joie” de voir l'Argentin rester finalement sur le Vieux Port. Jouant au même poste dans la composition voulue par Deschamps et voué à être un titulaire en puissance, le joueur de 26 ans est à présent un remplaçant régulier depuis le début des hostilités. Pouvant dépanner dans un couloir, l'embouteillage devant devrait toutefois le laisser encore quelques temps sur le “bench”… Aussi, cette situation ubuesque est en grande partie due à la très mauvaise gestion du dossier Lucho Gonzalez.
Partira, partira pas, l'Argentin aura été sans aucun doute possible le feuilleton de l'OM cet été. Echaudé par l'agression dont il a été victime avec sa femme en mai dernier, “El Commandante” aurait demandé à quitter le club olympien. Seulement voilà, d'une la somme réclamée par l'OM pour le céder – 13 millions, puis 10 millions – a refroidi toutes les formations intéressées – Arsenal, Malaga, Milan AC, AS Rome -, sans compter le salaire de ministre qu'il perçoit à Marseille. Deuxio, l'Argentin, dans une interview accordée à un quotidien argentin, a nié vouloir quitter l'OM alors que ses dirigeants arguaient le contraire (En savoir plus)… A présent disponible pour la saison à venir, Lucho devrait poser de nombreux soucis à Deschamps, une place en plus étant bloqué au milieu au moment où André Ayew et Mathieu Valbuena aimeraient retourner…
Le “boulet” Gignac
Mais le véritable fiasco du mercato marseillais tient en trois mots : André-Pierre Gignac. Auteur d'une première saison décevante compte tenu du prix mis sur lui – 16 millions d'euros hors bonus -, le Martégal est un véritable boulet pour Deschamps, qui doit certainement regretter d'avoir donné son aval pour le recruter l'an passé. Envoyé à Merano pour une cure d'amaigrissement, l'ancien Toulousain a connu une tentative de “délestage” en bonne et due forme en étant envoyé de l'autre côté de la Manche. Un départ souhaité par les Olympiens pour offrir l'attaquant “de classe internationale” – Amauri en l'occurrence – que Deschamps demande depuis deux ans.
Mais le voeu pieux n'a pas été entendu et Gignac est revenu à bon – ou mauvais, au choix – port. Le directeur sportif José Anigo a essayé de sauver la face – “Il était OK pour aller à Fulham. Ça avait l'air de lui plaire. Mais il revient avec de bonnes intentions. On s'est parlé et son intention est de continuer son parcours, de faire son petit bonhomme de chemin.” – mais personne n'est dupe. Gignac, dans une interview accordée à l'Equipe, s'est lui-même ému de cette situation douteuse, vociférant qu'il ne souhaitait pas être le “boulet de l'OM” même s'il semble être déjà trop tard (En savoir plus)… Une gestion calamiteuse du dossier Gignac qui incarne parfaitement le mercato marseillais. Faute d'avoir vendu ses “boulets”, l'OM va devoir composer avec une saison durant en retrouvant une osmose perdue depuis plusieurs mois. Deschamps a du pain sur la planche…
Le onze-type de l'OM
Mandanda – Fanni, Mbia, Diawara, Morel – Lucho, A.Diarra, Cheyrou – Valbuena, Rémy,A.Ayew.
Bilan mercato Ligue 1 (1/6) : Lille