Bien que réduit à 10 dès la 55e minute suite à l'expulsion stupide de Dabo, Lyon a réussi à arracher un derby heurté sur la pelouse de ses ennemis de Saint-Etienne (0-1). Bastos, sur un coup franc mal lu par Ruffier (65e), a offert la victoire à l'OL, solide leader avec désormais cinq points d'avance sur le PSG. Décevants, les Verts, qui ont également terminé à 10 après l'expulsion d'Alonso en fin de match (85e), ratent l'occasion de grimper sur le podium à l'issue de cette 16e journée.

Dix-huit ans que cela dure. Et ce n'est pas ce dimanche que Saint-Etienne a réussi à vaincre le signe indien contre ses voisins de Lyon. Incapables de remporter un derby dans leur Chaudron depuis 1994, les Verts ont encore une fois subi la loi de leurs rivaux, à l'issue d'une rencontre qui aura déçu. Attendus au tournant après leur bon début de saison, Stéphanois et Lyonnais n'ont pas confirmé leurs bonnes dispositions. La faute peut-être à une certaine pression du résultat, aucune équipe ne voulant trop se découvrir et les défenses prenant le pas sur les attaques durant plus d'une heure de jeu. La faute, surtout à une trop grande tension des deux côtés. Entre tacles trop appuyés et rassemblements et échauffourées au moindre contact ou presque, le public stéphanois n'a pas vraiment été gâté. Pas de jaloux au niveau des cartons rouges d'ailleurs, puisqu'il y en a eu un de chaque côté.

Dabo a logiquement quitté ses coéquipiers dès la 55e minute en répondant à un tacle de Gradel par un coup de boule façon Zizou, pas très appuyé, mais très stupide. Puis un très nerveux Alonso, entré en jeu peu de temps auparavant, ne mettait que deux minutes à prendre deux avertissements pour deux vilaines fautes (84e et 85e). A 11 contre 10 pendant près d'une demi-heure, les Verts n'ont pas profité de cette supériorité numérique. Ils avaient déjà bien déçu lors d'un premier acte très terne, ne se mettant en valeur que par un bon pressing sur le porteur du ballon dans les 30 dernières mètres. Réveillère avait toutefois trouvé le moyen de faire parcourir un frisson dans les travées de Geoffroy-Guichard, avec un ballon piqué de peu à côté (33e).

Ruffier, l'erreur fatale


A l'image d'un Aubameyang à côté de ses pompes (12e, 34e), Sainté se sera montré trop maladroit et trop peu inspiré dans la dernière passe pour espérer mieux. En face, l'OL, pas perturbé par la sortie sur blessure de Grenier, en larmes (12e), ni par l'expulsion de Dabo (55e), déjà expulsé la saison passée contre son ancien club, a pu compter sur le retour de blessure de son porte-bonheur du début de saison. Sorti du banc de touche quatre minutes plus tôt, Michel Bastos, tout juste de retour de blessure, ne mettait pas longtemps à se mettre en valeur. Sa frappe, plein axe, surprenait un Ruffier pas inspiré sur le coup (65e, 0-1). Son quatrième but de la saison s'avérait une fois encore décisif, comme les trois autres, l'OL n'ayant jamais perdu quand le Brésilien a marqué.

Oubliant de jouer contre des Lyonnais très sérieux en défense, les Verts s'en remettaient aux coups de pied arrêtés. Clerc était tout près de punir son ancien club sur une reprise de volée (74e). Puis son capitaine Perrin voyait sa tête passer de peu au-dessus (84e), avant que Vercoutre ne repousse l'ultime tentative dangereuse de Hamouma (85e). Au courage l'OL a décroché une victoire pas illogique contre une décevante équipe de Saint-Etienne, bien triste quand il s'agit de faire le jeu. Les Verts subissent un sérieux coup d'arrêt avec ce revers dans ce 105e derby, qui suit un triste nul à Ajaccio le week-end passé (0-0), et restent au pied du podium, avec désormais huit points de retard sur leur ennemi historique. Solide leader, l'OL s'envole et prend cinq longueurs d'avance sur le PSG et l'OM. Une soirée parfaite pour le club de Jean-Michel Aulas.