Au retour de la trêve internationale et après une défaite embarrassante contre l'AJ Auxerre au stade Vélodrome (1-3), Roberto De Zerbi a décidé de faire bouger les lignes en modifiant son système de jeu. Depuis le passage en 3-4-2-1, l'Olympique de Marseille a signé trois victoires en autant de rencontres, à Lens (1-3), face à l'AS Monaco et sur la pelouse de l'AS Saint-Etienne.
L'OM a peut-être trouvé son rythme de croisière. Bien que les Phocéens avaient réalisé un début de saison très satisfaisant comptablement parlant, le jeu proposé laissait malgré tout à désirer. Les coéquipiers d'Adrien Rabiot peinaient notamment face aux blocs bas et manquaient souvent d'inspiration dans la construction du jeu.
Pour endiguer le problème, Roberto De Zerbi a laissé tomber son 4-2-3-1 pour un 3-4-2-1 destiné à renforcer le cœur du jeu, son axe privilégié pour la construction de ses attaques. Si certains joueurs ont vu leur temps de jeu se réduire, à l'image de Jonathan Rowe, d'autres, en revanche, ont vu leur rôle gagner en importance, notamment trois d'entre eux.
Valentin Rongier, déjà indispensable
Revenu d'une longue blessure qui l'a éloigné des terrains durant un an, Valentin Rongier n'était pas vraiment parvenu à trouver sa place dans le schéma de jeu de l'entraîneur italien, logiquement barré par une doublette Pierre-Emile Hojbjerg – Adrien Rabiot difficile à déboulonner. Le choix de RDZ de faire évoluer l'ancien de la Juventus un cran plus haut a libéré une place dans le double pivot et Rongier ne s'est pas fait prier pour saisir sa chance.
Comme souvent ces dernières années, l'ex-Nantais a convaincu son entraîneur par sa capacité à mettre de l'ordre au sein du milieu de terrain et ses qualités pour compenser les coups et maintenir un certain équilibre. À ce titre, il est même devenu l'un des deux joueurs indispensables pour Roberto De Zerbi.
“Il a des caractéristiques différentes par rapport aux autres milieux de terrain. C'est un joueur important. C'est celui qui maintient l'ordre au milieu de terrain. Il sortait de huit mois de blessures, il fallait du temps pour qu'il retrouve son niveau. Quand j'ai joué ici avec Brighton j'avais adoré ce joueur“, confiait l'entraîneur marseillais il y a quelques jours.
Amir Murillo, plus solide dans l'axe
Depuis le début de la saison, Amir Murillo disposait déjà d'un temps de jeu important au poste de latéral droit, faute de titulaire indiscutable à ce poste. Jonathan Clauss, bien que très régulièrement critiqué pour ses carences défensives, n'ayant pas été remplacé. Malgré tout, ses performances sur le flanc droit de la défense laissaient à désirer.
Replacé en tant que troisième défenseur axial aux côtés de Geoffrey Kondogbia et Leonardo Balerdi, l'international panaméen s'est montré beaucoup plus solide depuis trois rencontres et apporte sa qualité de pied lors des premières relances. Dans la mesure où Lilian Brassier et Derek Cornelius sont gauchers, il pourrait conserver ce poste d'axial droit dans les prochaines semaines.
“L’entraîneur croit en moi et pense que je peux aider encore plus l’équipe dans cette position d'axial, confiait Murillo récemment. C’est vrai qu’en général je n’attaque plus beaucoup, mais je ne suis pas interdit de le faire. Ça dépend des opportunités, de comment le match se présente. Si je dois, de temps en temps, avancer sur le terrain, je le fais à l’image de cette fin de match contre Monaco où je déborde pour centrer et obtenir le penalty.”
Annoncé sur le départ au mois de janvier, ce repositionnement pourrait changer la donne pour celui qui adore Marseille et se sent bien sur la Canebière.
Luis Henrique, plus bas, mais toujours aussi fort
On aurait pu penser que le fait de jouer sans véritable ailier allait pénaliser Luis Henrique, auteur d'un début de saison impressionnant, mais le Brésilien se montre tout aussi performant en tant que piston droit. Dans ce nouveau rôle, qu'il a découvert la saison dernière, il a inscrit deux buts en trois matchs et brille par son activité est incessante dans son couloir. Il dévoilait d'ailleurs récemment les secrets de sa réussite.
À cela s'ajoutent également de gros efforts au niveau des tâches défensives. Alors qu'il était déjà le deuxième joueur le plus décisif de l'effectif derrière Mason Greenwood, Roberto De Zerbi a réussi à faire de Luis Henrique un joueur encore plus important pour le collectif depuis un mois.
“Luis Henrique est un grand joueur et il me plaît beaucoup en tant que personne aussi. Il fait les choses bien, dans des positions différentes. Il marque“, analysait le natif de Brescia avant le déplacement à Saint-Etienne.
La saison est encore longue et d'autres joueurs peuvent se révéler dans ce système de jeu. Même si le onze de départ devrait largement se stabiliser désormais.