Emmenée par Thierry Henry, l’équipe de France olympique entame ce mercredi face aux États-Unis (21 heures) sa quête de médaille. Une sélection qui n'a jusqu’ici été récompensée qu’une seule fois, avec l’or durant les Jeux Olympiques 1984.

Pour tenter d’accrocher une deuxième médaille, le sélectionneur Thierry Henry a d’abord réalisé une liste ambitieuse. Initialement, Lucas Chevalier (LOSC), Leny Yoro (Manchester United), Warren Zaïre-Emery (PSG), Kephren Thuram (Juventus), Bradley Barcola (PSG) ou encore Mathys Tel (Bayern Munich) avaient été appelés. Néanmoins, les Jeux Olympiques n'étant pas une compétition organisée par la FIFA, les clubs peuvent s’opposer à la participation de leurs joueurs, et ce, jusqu’à la finale du tournoi. Alors quelques semaines plus tard, la sélection a largement évolué, mais le vivier français a permis de maintenir un niveau moyen relativement élevé, tout en étant renforcé par trois joueurs de plus de 23 ans que sont Alexandre Lacazette (OL), Jean-Philippe Mateta (Crystal Palace) et Loïc Badé (Séville). Après une longue préparation débutée le 17 juin dernier et trois matches amicaux convaincants, l’équipe de France olympique semble prête à entamer sa compétition, mercredi, au Stade Vélodrome de Marseille.

Quel style de jeu pour ces Bleus ?

À l’image de Thierry Henry, l’équipe de France olympique se veut joueuse et ambitieuse. Lors des trois rencontres de préparation face au Paraguay (4-1), à la République dominicaine (7-0) et au Japon (1-1), les Bleus ont arboré une structure en 4-4-2 losange. Un système qui permet d’associer Mateta et Lacazette devant qui, grâce à leurs différents profils, se révèlent complémentaires, en plus d’offrir une liberté totale à Michael Olise derrière eux. Cette organisation ne comporte donc aucun joueur de côté, à l’exception des latéraux Kilian Sildillia et Adrien Truffert, ce qui leur offre beaucoup de travail pour occuper efficacement la largeur. À l'inverse, ce système permet à Henry de concentrer une forte densité de joueurs dans l’axe, ce qui offre le loisir à Manu Koné, Enzo Millot et Michael Olise de combiner pour faire avancer le ballon ou de se projeter pour attaquer la surface adverse. Bien que les adversaires rencontrés n’étaient pas des cadors, les 12 buts inscrits lors des trois rencontres de préparation témoignent d’une animation offensive relativement cohérente.

Défensivement, l’équipe semble aussi sur de bons rails. Alors que Thierry Henry a sélectionné Loïc Badé pour reformer avec Castello Lukeba la charnière centrale du dernier Euro Espoirs, la défense parait solide. Bien que les deux jeunes défenseurs peuvent parfois logiquement manquer de calme, le pressing souhaité par le sélectionneur permet de compenser certaines lacunes. Particulièrement généreuse dans le domaine, Henry peut compter sur une ligne offensive volontaire sans ballon, ce qui facilite les récupérations hautes. L'animation défensive peut cependant parfois paraître être sur un fil, le losange au milieu exposant fatalement les latéraux qui ne bénéficient d’aucun soutien direct pour les aider à défendre leurs couloirs.

Thierry Henry Equipe de France
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Un onze évolutif ?

Aux dernières nouvelles, le onze titulaire des Tricolores devrait rassembler les noms suivants : Restes – Sildillia, Badé, Lukeba, Truffert – Chotard, Koné, Millot, Olise – Mateta, Lacazette.

Si cette équipe a démarré les deux dernières rencontres de préparation et devrait être alignée d’entrée face aux USA mercredi, quelques retouches individuelles peuvent occasionnellement être apportées.

Alors que les solutions défensives sur le banc sont relativement restreintes via Chrislain Matsima – qui a quitté le rassemblement mais qui reste réserviste – ou Soungoutou Magassa, l’aspect offensif lui est bien plus fourni. Ainsi, Maghnes Akliouche, Rayan Cherki, Desiré Doué et Arnaud Kalimuendo seront régulièrement appelés à entrer en jeu, ce qui, pour certains, pourraient même finir par leur offrir une place de titulaire à terme.

Pas toujours juste dans le jeu, Mateta pourrait ainsi être aisément remplacé par Kalimuendo, au même titre que Doué pourrait s’imposer comme un relayeur important une fois son transfert conclu à la place de Koné ou Millot. Souvent brillant sur ses entrées en jeu, Akliouche aurait certainement mérité une place de titulaire mais il bute sur la forme étincelante de Michael Olise, indiscutable dans cette sélection. Auteur de 4 buts et 3 passes décisives sur ses 6 dernières rencontres de Premier League avec Crystal Palace l’an passé, le nouvel ailier droit du Bayern Munich profite d’une excellente dynamique en plus de se révéler particulièrement à l’aise dans un poste plus axial, au sein duquel il profite de plus de libertés. Lors des deux derniers matches de préparation, il a inscrit 3 buts.

Les limites de l’équipe

Fatalement, avec un effectif aussi jeune et des automatismes en pleine construction, cette équipe de France olympique dispose de plusieurs failles. Parmi elles, deux pourraient être préjudiciables.

La première réside dans la volonté constante de construire le jeu et de repartir de derrière. Si ce souhait apportera certainement plus de bénéfices que de pertes à l’heure d’affronter des équipes faibles ou moyennes, il pourrait devenir un poids face à plus gros. Les deux buts encaissés lors de la préparation ont d’ailleurs été la conséquence des erreurs de relance de Chrislain Matsima et de Manu Koné, preuves de ce risque permanent avec lequel joue l’équipe de Thierry Henry.

Ensuite, toujours dans l’idée d’un rapport de force moins déséquilibré que lors des trois matches précédents, la France pourrait être en difficulté au moment de subir. Parce qu’elle a des joueurs de ballon disposés en losange, cette équipe est faite pour attaquer, contrôler et presser, comme le souhaite Henry. Mais à l’heure d’affronter des grosses nations et donc de devoir défendre proche de son but durant des longues séquences de possession adverse, certaines difficultés pourraient ressurgir, notamment dans la défense de sa surface.

Alexandre Lacazette, équipe de France Olympique, JO 2024
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Emmenée par un Alexandre Lacazette capitaine et mentor du groupe tout entier, l’équipe de France olympique devra se défaire des États-Unis (24/07), de la Guinée (27/07) et de la Nouvelle-Zélande (30/07) pour se qualifier pour la phase à élimination directe. Si elle y parvient, elle ne sera plus qu’à trois rencontres de l’or olympique, le seul et unique objectif de son sélectionneur.