Pour la cinquième fois en sept ans, le Paris Saint-Germain a été éliminé dès le stade des huitièmes de finale de la Ligue des Champions, par le Bayern Munich mercredi (0-1, 0-2). Une nouvelle désillusion presque prévisible tant les mêmes maux se répètent d’une année à l’autre pour le club de la capitale. Voici les 4 grandes raisons de ce fiasco.
Le PSG «condamné» depuis la phase de groupes
Incapable de battre Benfica à l’aller et au retour (deux fois 1-1), le PSG a terminé 2e de son groupe, devancé par les Portugais au nombre de buts marqués à l’extérieur. Il s’agit du 7e critère imaginé par l’UEFA pour départager deux équipes à égalité et on se souvient de la réaction de l’entraîneur Christophe Galtier, qui semblait avoir découvert la règle dans les dernières minutes de l’ultime journée, demandant désespérément des explications à ses adjoints… Dans ces conditions, le PSG, rarement épargné par le tirage, pouvait forcément s’attendre à tomber sur du lourd. Et quand on voit que Benfica a hérité d’un faible FC Bruges, éliminé haut la main (2-0, 5-1), il y a de quoi avoir des regrets…
PSG ou Bayern, il était certain qu’un gros tomberait dès les 8es et raterait sa saison, là n’est pas le problème, mais c’est la manière qui ne passe pas aux yeux des supporters et des observateurs, Paris ayant donné l’impression de ne pas exister pendant 180 minutes (malgré un mieux après l’entrée de Kylian Mbappé à l’aller et une première période passable en Allemagne au retour).
Toujours pas d’équipe à Paris…
Unai Emery, Thomas Tuchel, Mauricio Pochettino, et maintenant Christophe Galtier… Les coachs défilent à Paris et, malgré l’effectif 5 étoiles, aucun d’eux ne parvient à mettre sur pied une équipe cohérente et digne de ce nom. Toute la saison, le technicien a tâtonné et testé de nouveaux systèmes : plein de promesses, le 3-4-1-2 du début d'exercice a été rangé au placard après la première blessure de Presnel Kimpembe et en raison de la frustration de Mbappé quant à sa position trop axiale. L’ex-coach de Lille a ensuite opté pour le 4-3-3 puis le 4-4-2 à l’aller face au Bayern, avant de revenir à quelque chose de proche de son idée de départ, le 3-5-2. Malgré les progrès réalisés ces dernières semaines, ce système n’aura pas permis de trouver la solution au retour contre les Roten.
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En parallèle, les individualités se montrent toujours aussi défaillantes. Après une première partie de saison canon et, comme on pouvait le craindre, en trompe-l’œil, Neymar continue d’irriter par son comportement lorsqu’il n’est pas blessé ; loin de son Mondial flamboyant, Lionel Messi a été déclaré «inapte» au haut niveau par le consultant Jérôme Rothen, tandis que Marco Verratti, coupable sur les deux buts encaissés mercredi, finit toujours par se montrer décevant d’une manière ou d’une autre. D'ailleurs, l'Italien a sans doute grillé son dernier joker au PSG… Le champion de France en titre comptait évidemment sur Mbappé, mais le Tricolore, bien muselé par Dayot Upamecano, ne peut pas tout faire malgré sa formidable capacité de percussion sur les contres.
Un recrutement complètement raté
L’été dernier, pour le premier mercato de l’ère Luis Campos, le PSG a encore frappé fort sur le marché des transferts avec 147,5 millions d'euros investis. Si la recrue Vitinha a réalisé des débuts prometteurs, le Portugais a plus de mal en 2023 et on se dit que son profil trop proche de celui de Verratti n’était peut-être pas forcément celui qui convenait le mieux au PSG. Nordi Mukiele, lui, s’en sort à peu près, mais Fabian Ruiz n’est pas au niveau espéré et Hugo Ekitike, Renato Sanches, et Carlos Soler tournent clairement au flop. A part l’achat définitif du latéral gauche Nuno Mendes pour 38 millions d'euros, rare satisfaction, l’impression est que le PSG a frappé un coup d’épée dans l’eau, payé très cher…
Et, même s’il a réussi à boucler son arrivée gratuite l’été prochain au terme de son contrat avec l’Inter Milan, le leader de Ligue 1 aura beaucoup de regrets d’avoir échoué à deux reprises à faire venir le défenseur central Milan Škriniar en août puis en janvier. Ce qui nous amène au dernier point expliquant le fiasco parisien : les blessures.
Une avalanche de blessures
Presnel Kimpembe victime de sa 3e grosse blessure de la saison dix jours avant le match retour contre le Bayern Munich, Marquinhos incertain et qui a serré les dents avant de se résoudre à sortir après 36 minutes, son remplaçant Nordi Mukiele contraint de jeter l’éponge à son tour à la mi-temps… Le PSG a subi une véritable hécatombe en défense centrale ces derniers jours et plus généralement cette saison. Ces blessures ont compliqué la mise en place de la défense à trois envisagée par Galtier, obligé de lancer El Chadaille Bitshiabu (17 ans) à la pause face au Bayern. Même si le titi n'a pas démérité, clairement, l’arrivée retardée de Škriniar a pesé lourd…
Le tout évidemment sans parler de la demi-indisponibilité de Mbappé, pas à 100% et qui n’a pu qu’entrer en jeu à l’aller, et de la nouvelle tuile qui a frappé Neymar, dont la saison est terminée. La poisse est là, c'est un fait, mais ce n’est qu’un des nombreux maux qui frappent le PSG…
💬 « C'est l'histoire d'une saison singulière »
La conférence de presse de Christophe Galtier en direct > https://t.co/o4aTWleqS8#BAYPSG #FCBPSG pic.twitter.com/NdRQNv0ySn
— L'ÉQUIPE (@lequipe) March 8, 2023