Le 11 des tops et le 11 des flops de l’Euro 2024 !

Après la victoire de l’Espagne en finale de l’Euro 2024 (2-1) face à l’Angleterre, l’heure est aux premières conclusions. L’équipe type du tournoi, certains joueurs marquants, d’autres plus décevants… La rédaction de Top Mercato s’est réunie pour récompenser ou pointer du doigt quelques individualités, les voici.

Les 11 tops

Dans les buts, Mike Maignan (France) peut être considéré comme le meilleur gardien de la compétition. Décisif en quarts de finale face au Portugal (0-0, 5-3 t.a.b.), quatrième au nombre d’arrêts réalisés (15) et demi-finaliste, le Français a semblé plus souverain que les autres gardiens présents dans le dernier carré que sont Unai Simon (Espagne), Bart Verbruggen (Pays-Bas) ou Jordan Pickford (Angleterre). 

Un cran plus haut, la ligne défensive se compose de Jules Koundé (France), John Stones (Angleterre), William Saliba (France) et Marc Cucurella (Espagne). Les deux Français sont les symboles d’une défense tricolore solide alors que peu d'observateurs les attendaient à ce niveau, l’un parce qu’il n’avait jamais convaincu comme latéral et l’autre parce qu’il disputait sa première compétition internationale avec les Bleus. John Stones a quant à lui été précieux pour défendre sa surface en plus d’être très juste avec le ballon. Sur cet Euro, il est le deuxième joueur derrière Aymeric Laporte à avoir parcouru le plus de mètres balle au pied. Enfin, Marc Cucurella s’est révélé crucial pour accompagner ou couvrir Nico Williams, alors que le monde du foot attendait plutôt Alejandro Grimaldo comme latéral gauche de la Roja après sa saison XXL réalisée avec le Bayer Leverkusen.

Au milieu, les trois espagnols Rodri, Fabian Ruiz et Dani Olmo semblent indéboulonnables. Parce qu’ils sont importants défensivement, très justes balle au pied et particulièrement décisifs offensivement – Olmo fait même partie des meilleurs buteurs avec 3 réalisations –, leur présence dans le onze type de la compétition est difficilement contestable. Bien que bon nombre d’autres milieux méritent d’être considérés, l'entrejeu de la Roja emmené par un Rodri élu meilleur joueur du tournoi n’a jamais pris l’eau et a toujours largement dominé son opposition.

Devant, le trio offensif est composé de Lamine Yamal (Espagne), Cody Gakpo (Pays-Bas) et Nico Williams (Espagne). Les deux ailiers espagnols sont parvenus à changer le visage d’une sélection qui a longtemps été dans le contrôle sans être capable de changer de rythme, en plus d’être buteur en demi-finale pour le Barcelonais et en finale pour le Basque. De son côté, le Néerlandais fait lui aussi partie des meilleurs artificiers de la compétition avec 3 buts, alors qu’il représente la première force offensive d’une équipe qui a, elle aussi, atteint les demi-finales. Avec 9 buts inscrits, les Bataves font office de troisième meilleure attaque du tournoi derrière l’Allemagne (11 buts) et l’Espagne (14 buts).

Enfin, plusieurs mentions honorables méritent d’être desservies. Elles mènent à Giorgi Mamardashvili (Géorgie), Riccardo Calafiori (Italie), Nuno Mendes (Portugal), Joshua Kimmich (Allemagne), Dani Carvajal (Espagne), Pepe (Portugal), Aymeric Laporte (Espagne), Nathan Aké (Pays-Bas), Manuel Akanji (Suisse), Ferdi Kadioglu (Turquie), Granit Xhaka (Suisse), Vitinha (Portugal), Arda Güler (Turquie), Khvicha Kvaratskhelia (Géorgie), Jamal Musiala (Allemagne) ou encore Georges Mikautadze (Géorgie).

 

Les 11 flops

À l’inverse, plusieurs joueurs aux références européennes élevées et au talent certain ont déçu. Parce qu’ils n’ont pas assumé leur statut ou qu’ils ont été particulièrement handicapants pour leur sélection, voici les onze principaux flops de l’Euro.

Au poste de gardien, Andriy Lunin (Ukraine). Auteur d’une superbe saison avec le Real Madrid, Lunin arrivait à l’Euro plein de confiance. Néanmoins, après une première rencontre largement manquée face à la Roumanie (3-0), l’Ukrainien a été sorti de l'équipe son sélectionneur Serhiy Rebrov au profit d’Anatoliy Trubin et n’a plus refoulé les pelouses de l’Euro.

Devant lui, la ligne défensive se compose de Giovanni Di Lorenzo (Italie), Wout Faes (Belgique), Kevin Danso (Autriche) et Oleksandr Zinchenko (Ukraine). Le premier a participé à la grande déception italienne en plus d’avoir été humilié par Nico Williams lors du match face à l’Espagne (1-0). Le second a été irrégulier dans sa défense de surface et en grande difficulté balle au pied. Le troisième est sorti de l’équipe après la défaite face à la France lors du premier match (1-0) avant de réintégrer le onze autrichien suite à la blessure de Gernot Trauner. Le dernier devait être le leader de l’Ukraine et a commencé le match clé de la compétition face à la Belgique (0-0) lors de la dernière journée de la phase de poules sur le banc à cause de son manque d’influence dans le jeu.

Au milieu, Marcelo Brozovic (Croatie), Bruno Fernandes (Portugal) et Antoine Griezmann (France) forment le trio des joueurs décevants. Le Croate a longtemps été un des maillons forts de la génération dorée de la Croatie, mais a cette fois peiné à se mettre à la hauteur de Mateo Kovacic, ce qui a exclu les Croates de la compétition dès la phase de groupes. De son côté, Bruno Fernandes était attendu comme le maestro du Portugal et, malgré son volume de jeu, a été beaucoup trop imprécis pour impacter le jeu de sa sélection. À titre d'exemple, le milieu portugais a perdu pas moins de 40 ballons lors du huitième de finale face à la Slovénie (0-0, 3-0 t.a.b.). Enfin, l’habituel leader technique des Bleus Antoine Griezmann n’est quant à lui jamais parvenu à lancer sa compétition, jonglant entre manque d’influence et difficulté à s’installer à un poste précis. Un flottement qui lui a valu de finir la compétition sur le banc.

Devant, les flops offensifs se nomment Cristiano Ronaldo (Portugal), Romelu Lukaku (Belgique) et Kylian Mbappé (France). Le Portugais est resté muet devant le but en plus d’être difficilement atteignable dans le jeu, laissant ainsi entrevoir la fin de son aventure en sélection à 39 ans passé. Lukaku a lui été précieux dos au jeu pour la Belgique, comme souvent, mais a manqué de réalisme pour convertir des situations qui auraient dû permettre à sa sélection d’avoir un tout autre tournoi. Au total, le Belge n’est pas parvenu à conclure pas moins de 6 grosses occasions. Enfin, le capitaine de l’équipe de France a été le joueur offensif le plus dangereux des Bleus après avoir été impliqué sur les buts face à l’Autriche, la Pologne et l’Espagne, mais a globalement manqué d’un peu de tout. De son explosivité pour éliminer, de son intelligence pour attaquer les bons espaces sans ballon et de justesse au moment de se présenter face au gardien adverse.

Néanmoins, ces derniers ne sont pas les uniques joueurs à avoir déçu. Parmi eux, Dusan Vlahovic (Serbie), Ousmane Dembélé (France), Marcus Thuram (France), Jeremie Frimpong (Pays-Bas), Trent Alexander-Arnold (Angleterre), Thomas Delaney (Danemark), John McGinn (Écosse), Lovro Majer (Croatie), Gianluca Scamacca (Italie) ou encore Josko Gvardiol (Croatie).

 

Si cet Euro 2024 n’a pas tenu toutes ses promesses en matière d’attractivité collective et individuelle, il a néanmoins récompensé l'incontestable meilleure équipe du tournoi. Un fait suffisamment rare ces dernières années pour être souligné.

Matthias Ribeiro
Journaliste passionné par le jeu et la tactique passé par So Foot, Coparena et L'Équipe.